La journée mondiale de la lutte contre la désertification

Publié le par ABOU ZOUHEIR

A l'instar de tous les pays à travers le Monde, le Maroc a célébré la journée du 17 juin qui coincide chaque année avec la journée mondiale de la lutte contre la désertification (JMLCD 2009), placée cette année sous le thème « préserver terre et eau = protéger notre avenir à nous ». A ce titren, nous rappelons que l’aménagement des bassins versants constitue l’une des pierres angulaires de la préservation des eaux et des terres. L’érosion des sols constitue un processus de dégradation des ressources naturelles qui touche, avec des intensités diverses, une grande partie du territoire national. A titre d'exemple, sur une superficie totale des bassins versants de 20 millions d’ ha, on estime que 50 % présentent des risques d’érosion. Les enjeux liés aux phénomènes d’érosion sont perçus tant à l’amont, au niveau de la dégradation des sols, base de toute production agricole, pastorale ou forestière, qu’à l’aval au niveau de la mobilisation de la ressource eau, élément vital pour le développement socio-économique du pays : En amont selon une source proche du HCEFLCD, les pertes en terre, qui dépassent 5000 t/Km2/an dans les régions du Rif, ont un effet direct sur la productivité des terres et conduisent à une surexploitation des ressources naturelles pour répondre aux besoins croissants des populations rurales. La dégradation du couvert végétal et l’adoption de pratiques inappropriées pour la conservation des eaux et des sols favorisent le ruissellement et un régime torrentiel des crues. A l’aval selon la même source, l’envasement des retenues des barrages, estimé à 75 millions de m3/an, réduit leur capacité de stockage de près de 0,5 %/an, limitant ainsi tant la quantité que la qualité des eaux mobilisables. On estime à 1400 millions de m3 la capacité de stockage perdue à ce jour, soit 10 % de la capacité totale actuelle, et l'équivalent des deux barrages de Bin El Widane et Moulay Youssef. Ce volume perdu correspond aux besoins d'irrigation de prés de 140 000 ha. Aussi, on estime que l’aménagement intégré des bassins versants présente un enjeu stratégique dans la mesure où il vise la conservation des ressources naturelles en favorisant la promotion d’une gestion conservatoire des eaux et des sols à l’amont et la protection des infrastructures hydro-agricoles à l’aval. Pour donner une nouvelle dynamique à l’action de lutte contre l’érosion, un Plan National d’Aménagement des Bassins Versants (PNABV) fut adopté en 1996 comme cadre stratégique fixant les priorités d’interventions et proposant les approches ainsi que les mécanismes financiers et institutionnels de mise en œuvre. Compte tenu de l’ampleur des besoins, des ressources mobilisables et des possibilités d’absorption compatibles avec la nouvelle approche, ce PNABV préconise un programme d’action minimal de traitement de 1.500.000 ha (75.000 ha/an) sur une période de 20 ans, au niveau des 22 bassins versants prioritaires couvrant une superficie de près de 15 millions d’ha, avec un financement estimé à 150 millions de DH/an. Le classement des bassins prioritaires à l’amont des barrages est établi A l'instar selon le coût de l’érosion. MOHAMMED DRIHEM
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